Marion Baruch fait la part belle à ses tissus libérés de toute fonction. Récupérés pour leur couleur et leur matière, l'artiste les tend, les accroche et les étire avec comme toile de fond une réflexion sur l'écologie et la surconsommation liée au monde de la mode. L'exposition part des années 60 jusqu'aux années 89 et la remise en cause de l'artiste en tant que marque.
Le premier contact au tissu de Marion Baruch (née en 1929 à Timisoara, Roumanie) remonte aux années 1970. Elle coud un tissu noir en une forme géométrique qu'elle revêt par la suite dans les rue de Milan. Dans un contexte de débat sur la libération du corps, en particulier celui de la femme, porter cette robe-couverture qui la recouvre entièrement, marque le début de sa réflexion sur le mouvement, le corps, le visage, l'identité, soi-même. En s'emparant du tissu et de la mode, monde économique bien souvent réservé aux hommes, Marion Baruch questionne les liens entre l'industrie de la création et l'art.
Aujourd'hui, dans une réflexion écologique et un débat sur la surconsommation, l'artiste récolte dans les rues du Sentier à Paris et en Italie, les restes des ateliers de confection des usines de mode. Les défauts des tissus, des chutes inutilisables pour l?industrie, deviennent leur force. Ce sont désormais leurs couleurs et leurs matières seules, hors de toute fonction, qui font le possible d'une nouvelle oeuvre. L'artiste les tâte, les touche, les découpe, et surtout les tend, les laisse pendre, les laisse emplir le vide ou le dessiner comme si, paradoxalement, tout l'espace pouvait désormais être contenu et révélé par ces formes décharnées.
Cette proposition s'intègre dans la saison sur le tissu aux Abattoirs.
En partenariat avec le Kunstmuseum de Lucerne.
Avec le soutien de la Fondation d'entreprise AG2R LA MONDIALE pour la Vitalité artistique.
Du mercredi au dimanche de 12h à 18h
Nocturne le jeudi jusqu'à 20h (hors vacances scolaires)
Plus d'information sur le site internet du musée.