"Les apparences", 50 peintres contemporains de la scène française
Une proposition de Thomas Lévy-Lasne
Une exposition associée au FILAF (Festival International du Livre d'Art et du Film) du 21 au 27 juin 2021.
Cette exposition est d'abord l'occasion de concrétiser une situation : l'extraordinaire vitalité de la peinture de la scène française contemporaine.
Non exhaustive, j'ai pris le parti de présenter des peintres gardant pour référence le monde des apparences. Dans une grande variété de thème, de style et d'ambition, tous ces peintres questionnent le réel avec ce médium si particulier qui joue au visible avec les matériaux du visible: des pigments, des surfaces, le côté sculptural du tableau.
De peintre dit abstrait comme Jean-Baptiste Bernardet ou Claire Chesnier, s'intéressant pourtant au spectre lumineux à un entre deux inquiétant comme chez Maude Maris ou Eugène Leroy, d'une figuration iconographique à la Eric Corne ou Françoise Petrovitch au réalisme muet de Mireille Blanc ou Grégory Derenne, d'une manière très affirmée comme Eva Nielsen ou Mathieu Cherkit à l'effacement de la présence du peintre comme chez Damien Cadio ou Katia Bourdarel, de l'élégance du style efficace de Gilles Aillaud ou Jean-Philippe Delhomme à la touche fragile de Nathanëlle Herbelin ou de Jérémy Liron, l?inspiration commune reste le monde muet qui est le notre pour paraphraser Francis Ponge.
Une génération entre 35 et 45 ans est particulièrement mise en avant dans l'exposition : elle a été découragée en école d'art mais ces nombreux artistes ont persévéré dans leur pratique patiente au milieu d'une époque de l'avalanche des images. 100 millions de photos et vidéos sont postées sur Instagram par jour. Alors qu'on a pu parler de retour de la peinture, elle a découvert des générations plus ancienne, il y a bien toujours eu des peintres et maintenant une génération plus jeune : le médium prend une place exponentielle dans les écoles aujourd'hui.
Avec un regard assumé vers l'Histoire de l'Art, un intérêt technique pour la touche et les qualités de surface, une certaine froideur dans la représentation, la variété des peintres de l?exposition se retrouve dans leur confiance dans le médium qu?est le tableau : ce besoin immémorial de représenter l?innommable des apparences par la présence d?une peinture.
Thomas Lévy-Lasne
Du 21 juin au 12 septembre
à cent mètres du centre du monde / Centre d'Art Contemporain
3 avenue de Grande Bretagne 66000 Perpignan
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